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lyrics
j'observais
les lignes brisées
les fractures
les lignes qui se croisaient
sur le béton poli
qui réfléchissait
les pâles couleurs des murs
je voulais me désaltérer
boire cette eau,
mais pas ce sucre
je ne voulais pas boire cette eau trop sucré
je ne voulais pas me souiller
le sucre du sirop qui tombe lentement dans l'eau, dans le verre
la transparence colorée du liquide et le flou des traînées de sucre
des formes, comme une lave qui descendait lentement puis remontait
le flot d'une pensée, un trait de lumière
des réflexions, des filtres,
des couleurs qui changent les couleurs des autres choses
ces choses qu'on voit à travers
les bruits du dehors
le choc de l'arrière de ma tête conte le mur et ce son sourd,
le léger tremblement du mur,
ce mal de crâne
Je me réfugie dans le couloir
et je vois presque
le souffle du ventilateur
et cette tête qui tourne et ronronne
te menace presque, dis tu
comme pendant la guerre
le bruit des mitrailleuses qui couvre le bruit des hélicoptères
cette tête, ces pales
la mitraille qui crépite, frappe à de courts intervalles
chaque balle qui s'enfonce, pénètre et déchire
c'est la guerre, la mienne, civile et polie
c'est celui-là contre moi et celui-là c'est moi
c'est celui-là contre moi et celui-là c'est moi
celui que je regarde et veux tenir en joue,
que je devine mais ne vois pas
et l'eau, mon eau,
qui coule à contre courant,
cette eau, ce sucre, se mélangent
c'est ce que j'imagine
dehors ou dedans, dans ces autres vies,
ces vies de peines, vides et pleines, à genoux, à prier,
à demander pardon, d'avoir fait du mal,
d'avoir laisser la place à ce mal là,
ma peine et mon mal à moi, mon mal et mon bien à moi
je les enlace et je les lie pour qu'ils ne se répandent pas
pour moi, pour mon bien à moi,
encore et encore
à espérer et à refaire,
à ressasser, à en pleurer
encore et encore
Il y aussi le bruit des stores en plastique
qu'on remonte pour laisser passer l'air
et qu'on laisse redescendre
pour essayer d'avoir moins chaud,
pour bloquer le soleil.
Les cales qu'on met sous les portes, les nuques qu'on mouille, les infusions glacées
Mais surtout, surtout, les plafonds qu'on scrute, le jour ou la nuit,
les sols qu'on habite, sur lesquels on se tort
les respirations qu'on arrive pas à prendre
la patience qu'il faut avoir
et la confiance
le remue-ménage,
les poussées, les plongées,
l'expérience
et cette chaleur
et comme par enchantement, un matin ou un soir,
le souffle de l'extérieur
qui vient ponctuer
des jours à se chercher
c'est mal je dis
c'est ce que je dis
là, à moi, bien, à moi
dis moi, dis le moi, c'est bien, que c'est bien
mais à qui ? à moi ? à toi ?
et encore, et ce bien, et ce mal
que je n'entendais plus tellement il y avait de bruit
la mitraille, les pales, l'air, le souffle, le flot, le sucre
Thomas Mery compose des chansons avec sa guitare et sa voix, une
sorte de folk intime et bousculé qui
dessine un univers poétique et
singulier. S’appuyant sur un jeu de guitare riche et précis il chante des
textes qui expriment sa fascination pour le merveilleux du quotidien,
la magie des rêves et de l’inconscient....more